75,5km – 9H28’ Altitude 781m
Ce matin, un départ sous un brouillard épais, Serge porte son gilet fluorescent ainsi que Joël pour les ravitaillements. Puis le soleil fera son apparition vers 11H00, avant qu’un vent de face ne souffle par bourrasques. Je vous parle souvent des conditions météo, mais il est vrai que notre vie au grand air pendant de longues heures, nous rend très réceptifs au temps et aux variations climatiques d’un jour à l’autre, d’une heure à l’autre même.                        Une personne me demandait par mail, et Serge, comment vit- il ses journées, quels sont ses états d’âmes ? Serge est peu loquace et très concentré, il ne s’octroie plus qu’une seule pause pendant laquelle il s’allonge 5 minutes maximum, aujourd’hui cette pause a eu lieu au 50ème km, mais elle varie du 40ème au 50ème. Il a repris la « bonne » ? manie de se ravitailler en marchant, et non de s’arrêter au fourgon, comme il en avait pris l’habitude sur la première partie française.  Serge part doucement le matin et dira que les 5 premiers kilomètres sont les plus difficiles. Il se demandait hier soir comment il arrivait à ne pas s’ennuyer même lorsque le paysage est terne et les lignes droites à grande circulation harassantes comme ce matin, sur les 22 premiers kilomètres, mais il dit avoir bon moral. Quelques douleurs sont de retour, entre la malléole interne et la voûte plantaire, du côté droit, identiques à celles vécues en France mais rien d’invalidant. Aujourd’hui, peu de dénivelé car nous évoluons sur un plateau à environ 800 mètres d’altitude. Les « Rios » sont nombreux dans le sens nord-sud et l’homme a façonné un grand nombre de canaux dans le sens transversal, propices aux cultures, en général, et à celle du maïs en particulier. Ces pieds de maïs n’ont pas été coupés et sont encore tels quels sur plusieurs hectares dans la région. Ils sont tout secs. Les maisons sont souvent en torchis, cette région semble moins riche que celles que nous avons pu traverser jusqu’alors. Autour de Valdevimbre, le paysage est agrémenté par de jeunes pieds de vignes et une coopérative vinicole. A l’entrée de ce village, des troglodytes qui pour certaines ressemblent à des caves et pour d’autres semblent servir d’habitations nous interpellent et alimentent nos conversations. Sans aucun doute, ces grottes aménagées ont une histoire que nous ne connaîtrons pas. Serge arrive ce soir fatigué, le vent est venu à bout de sa résistance. Le terme métro, boulot, dodo peut se transformer pour Serge en courir, manger, dormir. Demain, une étape sur une seule route : la LE 125, qui nous amènera aux portes du Portugal à Puebla de Sanabria. Buenas Noches
Ville : La Bañeza GPS : N°42.28748° W005.91391° |