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77,74km – 10H24’
Le ciel voilé de fin de journée, a laissé place à la pluie cette nuit. Le petit crachin qui tombe par intermittence ce matin a l’avantage d’accompagner des températures plus douces. Depuis que nous avons quitté au 18ème kilomètre la Nationale 255, nous sentons que le bout du monde approche, seulement 3 bourgs traversés aujourd’hui : Alqueva, Povao et Amareleja avant d’atteindre la ville frontière de Barrancos. Malgré tout, la vie y est manifeste, dans les ruelles et même dans l’école primaire et secondaire de Barrancos, dans laquelle je vais faire une incursion pour aller dans la bibliothèque municipale, qui se tient au premier étage de cette école. Après avoir passé la guérite du gardien qui m’a pourvue d’un badge, je suis accueillie par une ribambelle d’enfants de 8-10 ans qui m’interpellent : Hello, What’s your name ?, comment tu t’appelles… je leur explique que je cherche la bibliothèque et me voilà rondement menée par une dizaine d’enfants jusqu’à la porte. Le Wifi ne fonctionne pas dans l’enceinte de la bibliothèque, mais dans le hall oui, je m’installe sur un banc où quelques filles, portables sur les genoux, surfent sur internet tandis que quelques garçons de 13-14 ans font les « zouaves » dans les couloirs. Une fois passée la frontière, c’est l’Espagne, l’Andalousie version montagne et désert, le village de Encinasola, visible depuis les hauteurs de Barrancos, est un village fantôme. Ces 2 bourgs distants de 10km peuvent s’épier à la jumelle, et peut- être ceci explique-t-il pourquoi au passage de cette frontière, nous n’avons vu aucun vestige d’un quelconque poste de douanes ni d’un côté ni de l’autre, 2 simples panneaux marquent le changement de territoire.
Serge se plaint d’avoir mal aux abdos ce matin au départ, puis ça passe. Au 60ème km, soit entre 8H30-9H00 de course, il connaît des baisses de régime depuis quelques jours et aujourd’hui cela se traduit par une phase d’hypoglycémie. Il n’a plus de jus. Dans ces cas, là il fait une pause dans le fourgon, de quelques minutes et puis recharge en sucre. Et une nouvelle fois, il surprend tout le monde avec ses 77 km au compteur alors que nous pensions qu’il s’arrêterait au 72ème km, mais Serge souhaite venir à bout de la bosse de 3km qui l’amène à l’intersection du village de Encinasola.
2 rencontres aujourd’hui, une sérieuse : 2 portugais au barrage de Alqueva se sont arrêtés pour saluer l’équipe en français, et nous souhaiter bon voyage, et une rencontre insolite pour Serge, avec un cochon qui a traversé la route devant lui pour retourner à la ferme d’en face. En général, les cochons sont enfermés dans les pâtures.
René a été actif pour être monté 2 fois sur le fourgon afin d’y amarrer Philippe, le cadreur. Quant à Jojo, il a fait dans la couture aujourd’hui, et réparer l’accroc de son pantalon. Sur le Tour d’Europe, la polyvalence n’est pas une nuance.
A la frontière, soit au 69ème km, Serge s’amuse à faire le douanier, pitreries riment avec retour d’énergie, semble-t-il. Sacré Sergio !
Demain : Jabugo – Aracena – on suit la N433
Tracé du jour avec Google Earth Ville : Encinasola (Andalousie) GPS : N°38.13927° W006.87889° |
